Mois béni
Ramadhan approche…Nous sommes en 1443. L’heure de la reconnexion a sonné. Et pour ne pas oublier que tout ne tient qu’à un fil, nous allons l’entamer avec une guerre aux portes de l’Europe à la fois si semblable mais aussi si différente d’autres conflits… Mais tel n’est pas le propos de cet article..
A 6 jours du mois béni, consacré par tous les musulmans du monde, à l’heure où j’écris cet article, je me rappelle que tout est éphémère. Notre contenance, notre énergie terrestre, notre corps sont une enveloppe collectrice et messagère d’un temps déterminé. Oui tout change et tout peut être fugace.
Hier, samedi 26 Mars, ma fille s’est faite renversée par une voiture. Nous avons eu plus de peur que de mal, mais cet accident, dans sa projection de 3 mètres, a fait office d’un chavirant rappel..
Je n’ai pas été témoin, mon Créateur m’a épargné ce moment, de même que la nuit qui s’en est suivie.
Mais je suis témoin à chaque instant d’un lien, d’un Amour, d’une certitude, qui épanouit mon âme, depuis mes 20 ans. Cette certitude du merveilleux, du plus Grand que soi, cette protection divine, cette Immensité du Tout, cette proximité, cette Présence permanente de celui que l’on nomme de 99 manières, toutes touchantes, toutes puissantes.
Il est des mois sacrés, et d’autres bénis. Dans quelques jours, nous entrerons en ce mois si particulier qu’est Ramadhan, par Sa Volonté.
Un mois de jeûne, de recueillement, d’introspection, de solidarité, de célébration et de discipline. Un mois attendu, parfois redouté, mais jamais égalé tant sa fin laisse à tous une nostalgie amère chaque année. Un mois synonyme de multiples saveurs.
Y gouter, c’est se rappeler que rien n’est acquis. C’est puiser dans les réserves et détoxifier son corps tout en purifiant son coeur. Un double bénéfice qui nous permet de gagner une énergie renouvelée.
C’est vivre le lien, dans sa forme la plus authentique, abrupte, forte, claire. Pendant Ramadhan, on va à l’essentiel. On apprend à (s’) observer, à peser ses mots, à mesurer ses gestes, à soulager. L’empathie prend tout son sens, tant cet temps suspendu nous renvoie à notre condition humaine, avec ses hauts et ses bas.
Un rituel, une culture, une empreinte, une pratique qui élève et renforce. Un precieux cadeau offert chaque année, au fil des lunes, dans l’alternance des jours et des nuits.
Un moment suspendu, entre ciel et terre, à l’instar d’un message révélé partagé dans une langue d’une richesse inouie.
Je l’entame avec cette intention, celle de me reconnecter à la puissance des lettres et des mots de l’arabe du livre sacré, sans rien négliger de la connexion à la nature et à la beauté de la vie.
Je vous souhaite à toutes et tous un merveilleux voyage aux sources, en cette année 1443.
Prenez soin de vous, des vôtres et de chaque être rencontré en ce mois.
Qu’Allah nous accorde de la vivre jusqu’à sa fin, pardonne nos actes manqués ou déplacés, nous accorde la plus pure des intentions et la plus utile des adorations.
Puisse chaque être recouvrer la paix, ici et ailleurs.
Note : une pensée particulière au professeur de mes premiers pas en terre d’Islam, un être sage et généreux, Cheikh Hicham el Arafa qui m a appris cette merveilleuse invocation اللَّهُمَّ أَعِنِّي عَلَى ذِكْرِكَ، وَشُكْرِكَ، وَحُسْنِ عِبادَتِكَ « Ô Allah, assiste-moi afin que je t’évoque, que je sois reconnaissant et que je t’adore de la meilleure des manières ! »