Mon premier 4000
21 Septembre 2018
Comme un air de première fois
C’est mon premier article, une sorte de préambule. Il n’est pas anodin. En ce début d’année 2018, je suis heureuse de commencer ce blog, avec une aventure extraordinaire, d’autant plus intense que je l’ai partagée avec 15 femmes, en toute sororité.
Il relate un rêve imaginé à 2, autour d’une tisane et d’un carré de chocolat noir. C’est, lovées dans les pseudo sidari posés à même le sol de nos demeures, dans notre petit village de Saint Didier sous Riverie, que nous avons l’habitude de refaire le monde, Jalila et moi. Cette fois là, notre tisane a une saveur toute particulière : elle est chaude, amère, authentique, enivrante, propice à féconder mes rêves d’escapades, mon besoin de dépassement, et cette indicible envie de revenir à l’essentiel. Lorsqu’elle me dit : « Et si on partait à l’assaut du Mont Toubqal ? », je réalise qu’il s’agit d’un challenge un peu fou certes, mais accessible. La première fois que j’en ai entendu parlé, cette montagne ne m’évoquait rien de particulier, si ce n’est un sommet parmi les plus haut du monde, surnommé le « Toit de l’Afrique ». 2 secondes plus tard, je lui dis « OK, je suis de la partie ». Je m’imagine déjà dans l’Atlas, en train de gravir mon premier 4000… Voilà un projet enthousiasmant, d’autant plus symbolique qu’il survient après la fermeture du Caravansérail Café (ce serait trop long à raconter ici, pour en savoir plus allez faire un petit détour par ici)
Ainsi tout commence. C’est au détour de quelques conversations dans le village, et sur les réseaux, que nous nous sommes retrouvées avec un groupe de… 15 sœurs, voisines et amies ! Oups. Je ne comptais pas m’improviser en agence de voyages, mais bel et bien vivre cette expérience à plusieurs. Le partage il n’y a que cela de vrai n’est-ce pas ? Mobiliser, c’est mon truc. Monter un programme au top et adapté à nos besoins, pas trop de soucis non plus (encore moins quand on parle berbère). On aime.
Tout s’est fait très naturellement. Pourtant, je réalise que mon cheminement personnel a commencé bien avant le départ :
Un sac à dos et 3 questions
- « Comment ne pas prendre une montagne de foulards et de tenues avec moi ? » Et oui, partir n’est pas un problème, la vraie difficulté réside dans le lâcher-prise (Je vous parlerais dans un prochain article du sac minimaliste d’une hijabi, cela vaut le détour).
- « Comment organiser un voyage quand on est souvent, voire toujours en retard ? » Oui, je suis souvent la dernière. Seule, pas de souci, mais à plusieurs c’est délicat, surtout en tant que co-organisatrice 😉 J’ai failli ne pas partir d’ailleurs. Ah ah ah ! Ce mercredi 13 Septembre à 4h10 du matin, je me suis oubliée. J’ai avalé un café brûlant, et me suis précipitée dans la voiture. Toutes mes voisines étaient là ! Il y a : Marie-Charlotte, que j’ai connue lors de la sortie de classe de nos enfants (5 jours en vélo ensemble, cela rapproche), Cécile, notre attachante voisine à la bienveillance naturelle. Toutes deux sont engoncées à l’arrière. A mes côtés : Laurence notre randonneuse sexagénaire hyper dynamique, Jalila, connectée à son portable, histoire de checker que tout le monde est bien en route. Devant : Pascale, amie de Jalila, et Yafit notre conducteur toujours opé pour assurer la logistique des grands projets. A peine montée, je me laisse portée par les effluves de la « Dolce vita », mon parfum d’ado dont j’ai malencontreusement abusé ce matin… Elles me transportent au plus profond de moi, dans cet état à la limite de l’extase lorsque je pars découvrir de nouvelles contrées. Et c’est là que je me demande pourquoi..
- « Pourquoi partir ? Pourquoi là bas ? ». Certes, les voyages sont une passion, mais cette question, je me la pose avant chaque départ. Voyager, c’est partir à la découverte de soi, des hommes, des cieux et de la terre, de Celui qui les a créés. Je me laisse porter par Lui, je m’abandonne. Je me sens libre. Ce n’est rien que du Bonheur.
8 jours de dénivelés, pour les corps, et… les cœurs
Besoin de ralentir. Besoin de s’ancrer. Besoin de s’élever. Besoin de s’émerveiller. Besoin de se dépasser. Besoin de (se) rencontrer. Nos motivations étaient multiples, nos personnalités et nos horizons divers. Pour ma part, je suis partie à la rencontre de mon enfant intérieur, celle qui suivait ses parents dans les Alpes avec son petit frère, pour admirer la faune, la flore et les montagnes majestueuses. Celle qui en grandissant se questionnait sur l’existence d’un Créateur. Et puis cet enfant, cette petite fille a rencontré les regards, les souffrances, les errances, les espoirs d’autres petites filles devenues femmes, mères, grand-mères, épouses, sœurs.
Nous étions des filles toutes petites, accomplissant de grands rêves. Des femmes déterminées et puissantes, parties à la conquête d’elles-mêmes, soumises à un environnement immensément inspirant.
Ce voyage m’a comblé à bien des égards. La suite s’écrit par bribes, en témoignages, en images ou encore à travers la douce voix de Myriam Lakhdar Bounamcha.
Je remercie toutes les belles âmes rencontrées en chemin. Merci pour votre présence !