Si je te dis de l’Indonésie à l’Islande…

Quel est le rapport ? Sais-tu que pour recharger tes batteries, il n’y a pas mieux ? En version tropique ou nordique, on se prend pour Jules Verne le temps d’un voyage, et on part explorer le centre de la Terre.

A Bali ou en Islande, les effets sur les corps et les esprits sont (presque) similaires : c’est l’impact d’une force, la force vivifiante de la Terre. Dans ces contrées, l’attractivité terrestre se ressent comme nul part ailleurs. Alors pour ce premier opus, on t’emmène sur l’ile des dieux, que nous avons parcourue en Septembre 2002, à l’occasion d’un voyage très particulier…

En vrai, et pour tout vous dire, ce voyage aurait du se faire en 2000.

Et 2000, c’est :

  • l’année où tout le monde craignait le bug informatique,
  • c’est surtout l’année de notre mariage religieux <3 (et je suis mariée à un informaticien… qui 18 ans plus tard n’en est plus vraiment un !)

Oups tu vois un peu le tableau  ?!

Certes, il est surprenant et singulier pour un couple comme le nôtre de choisir la seule île de l’archipel qui est à majorité… polythéiste. Quelle idée ! Nous étions vivants, un peu fous, de jeunes cœurs amoureux avides de contrastes et de bout du monde quoi. Mais bon maintenant je vous ai esquissé le tableau donc nulle surprise.. 😉

Après notre escale dans la paisible et immaculée Singapour, et 2h de vols en compagnie de gracieuses hôtesses aux uniformes en batik bleu, Bali nous offre sur un plateau fleuri toutes les possibilités d’une retraite nuptiale aux senteurs d’encens, d’hibiscus et d’orchidées. Notre guide aux prénoms multiples semble jongler entre différentes influences spirituelles. Peut-être s’adapte-il à son hôte ? Quelle donnée étonnante pour mon âme monothéiste !

Sur cette minuscule enclave hindouiste du Pacifique, les habitants vivent au contact de forces opposées dont la nature se fait le réceptacle. Cela n’en reste pas moins une terre de spiritualité, où les démons et les esprits semblent remuer, résonner, jouer, vibrer au rythme des sons profonds de la mer, des volcans et des vents. Outch, renversant. Bali offre à elle seule, sur seulement 5600 km2, des paysages époustouflants : plages paradisiaques, cascades, rizières, jungle et volcans. On oscille entre la sérénité d’un lumineux et verdoyant paradis et le déchainements d’éléments (sur)naturels, prompts à faire vociférer l’armée de singes de Ramayana, cette armée prête à danser un kecak infernal dès la tombée de la nuit. Telle est Bali la flamboyante, l’indomptable.

Nous l’avons découverte, en long, en large et en travers.

En route pour le Nord de l’île, direction Sanur, Munduk, en passant par les lacs Bunyan et Tamblingan.

L’entrée au village se fait par d’immenses portes sculptées. La pagode du lac est typique ; non loin de là, toucans, caméléons, chauve-souris, et serpents imposants accueillent, blasés, les pauvres touristes en quêtes d’exotisme que nous sommes. Un type m’accoste pour une photo. Bon l’exotisme a ses limites quand il s’agit de faire un selfie avec M Boa ou assimilé.

Sur la route nous passons devant une mosquée appelée Hidayah 😉 el hamduliLllah, Il est près de moi. En face le mont Lesong, qui s’élève à 1860m. En trame de fond, le ruissellement des rivières, et le chant des coqs.

A Bali, les temples de chaque village sont orientés vers les volcans.  Les prêtres défilent sur leurs scooters, arborant leur turban blanc.

Nous ferons un stop au marché de Bedulung aux étals parsemés d’objets de l’artisanat local, de peintures chatoyantes avant de rejoindre notre charmante résidence de villégiature, le Puri Lumbung. Regardez par vous-même, n’est-ce pas juste sublime ?

Les cascades de Mundunk sont proches, on s’enfonce dans la jungle. Une brise me souffle des souvenirs de Jamaïque, tout aussi verdoyants, humides à souhaits, histoire de ne rien oublier de mes escapades de voyageuse effrontée.

Les cascades de Mundunk sont proches, on s’enfonce dans la jungle. Une brise me souffle des souvenirs de Jamaïque, tout aussi verdoyants, humides à souhaits, histoire de ne rien oublier de mes escapades de voyageuse effrontée.

L’ascension du Mont Batur, en passant par Bayan, Lovina Beach et Singarahaj

Ce mercredi 25 Septembre est un grand jour : nous prenons la route en direction du Mont Batur. En chemin, nous allons croiser un cortège, mené par un trône où siège un lion, lui-même porté à bout de bras par une trentaine d’hommes sveltes. Le lion signifie que la famille appartient à une caste moyenne. Les porteurs évitent les fils électriques avec succès et agilité. Ici et maintenant, pas de voiture décorée de canne à sucre comme symbole de fécondité et fertilité. A l’avant du cortège, des femmes vêtues de dentelles colorées esquissent bien quelques pas de danse, portant une longue traine digne de la plus belle des mariées. Mais le rôle de ce long tissu est tout autre ; il accompagne l’âme de la défunte vers d’autre cieux, l’invitant  à cheminer hors du village et s’éloigner en paix. L’ambiance est festive, le son des xylophones rythme l’entrée du cimetière ombragé par les larges feuilles des bananiers. Je croise le regard innocent d’un enfant qui me plonge dans les rituels des balinais, présents tout au long de la vie. A 3 mois, le bébé est pour la première fois nommé; ses pieds sont mis au contact du sol puis il est installé dans un panier à coq. On lui remet un stylo et un cahier. C’est là qu’il esquisse son avenir, interprété par le prêtre du village. Au 7eme mois a lieu une autre festivité pour accueillir l’âme de l’enfant. Adolescent, il participera à la cérémonie du limage des dents.

Nous reprenons la route, enveloppés par l’intensité de cette cérémonie complètement décalée de la tradition judéo-chrétienne qui a bercé mon enfance.

Je reste sur ma fin lors de notre pause aux sources d’eaux chaudes de Banjar, l’endroit, désert, est dignes des okus beaux récits d’aventures. Je me serais bien baignée dans ces bassins aux eaux vert turquoise, abrités par une végétation luxuriante.

A Singarahaj, ancienne ville royale du Nord ne jouit plus du faste d’antan. De passage, nous y dégustons de très bonnes brochettes d’agneau accompagnées de riz avant de rejoindre le point de départ pour l’ascension du Mont Batur.

L’hôtel est basique, mais peu importe, je ne ferme pas l’œil de la nuit. Les chiens sont déchaînés; ils aboient sans relâche.

lever de soleil sur le mont batur

Je crains d’oublier, d’oublier de me lever pour gravir ce volcan qui m’attend.

Enfin, je le crois. Mais non.. ! Ce sont la quinzaine de guides regroupés en association gérant l’arrivée des curieux en quête d’aventure qui siègent là immobiles et hagards. Nul besoin de logisticiens et serviteurs.

Non je ne suis pas la princesse du Mont Batur! Je grimpe simplement avec mon homme, les flancs de l’un des 150 volcans d’Indonésie. Il est 4h. L’ascension se fait en douceur et petit comité pour voir se lever un soleil nacré sur la chaine de volcans environnants.

Prier au petit matin, en contrebas juste avant d’atteindre le sommet à 1717 m d’altitude, wahou c’est juste grandiose ! Et mine de rien, les vrais gardiens des lieux, ce sont les singes. Salamou alaikoum. Bananes et œufs au sommet les gars !

La descente sera rapide et agréable sous les rayons du soleil balinais et les parfums d’eucalyptus. Arrivés à notre point de départ, nous plongeons dans les eaux chaudes du Lac Batur. Siroter un cocktail de fruits frais à la vue du géant Agung en face de nous est juste sublime, d’autant plus que l’endroit, lors de notre venue, est désert.

Au retour nous passerons rapidement par Ubud, pas le temps malheureusement de faire escale dans ce temple de l’artisanat et des galeries d’art, aujourd’hui monopolisé par les expatriés. Notre guide privilégiera la forêt des singes, jadis le parc de la famille royale, avant de faire une pause dans l’un des plus beaux temples de l’île, le temple de Menghir. Notre arrivée à Umabian, dans la maison de notable, apparaît comme un lieu magique, entouré de rizières et plantations, où nous accueille une veille femme et les enfants.

En bref, je vous partage…

 Nos 10 kiff de jeunes mariés
  • plonger en apnée pour explorer les fonds marins, accessibles, qui accueillent le Liberty. Cette épave fut utilisée pour transporter chevaux et marchandises pendant la première guerre mondiale, puis torpillée par un sous-marin japonais durant la seconde. Elle échoua sur la plage de Tulambun avant de glisser vers la mer suite à l’éruption du mont Agung. Les coraux verts, roses, bleus pâle, bleus roi, et une faune diversifiée ont à présent repris possession des lieux, occasion de s’émerveiller de la richesse sous-marine.
  • petit déj. du balcon en bois sculpté surplombant les rizières
  • prier au sommet dans les renforcement d’un volcan et admirer la lumière de Dieu depuis le Mont Batur
  • se prélasser dans les sources d’eaux chaudes et sulfureuses de Kitamani, sans oublier de siroter un cocktail de fruits frais
  • faire une descente en rafting avec des japonais, il n’y a pas mieux oui car sans eux ce n’est pas pareil…
  • déguster un plat de gambas fumées sur la plage de la baie de Jimabaran
  • s’offrir une retraite luxueuse et intimiste dans les villas privées entourées d’une végétation luxuriante à l’hôtel Pansea
  • manger une pizza et boire du jus de coco dans les rues de l’effervescente Kuta
  • arpenter la plage de sable noir de Amed et se sentir seul au monde
  • vivre au rythme de la culture balinaise à Umabian, en passant la nuit dans une ancienne maison de notable le PuriTaman Sari, un lieu superbe, et reposant à souhait
  • et aussi étrange que cela puisse paraître assister à un cortège funéraire comme nul part ailleurs

Quelques années plus tard, nous partions pour une escapade de 4 jours fouler les sols intensément vivants de sa petite sœur nordique, située à plus de 11000 km de là.